Réduire nos émissions de CO2

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En moyenne, un français est responsable de l'émission de 5 tonnes de CO2/an/habitant. Pour limiter le réchauffement climatique, nous devons passer à moins de 3 tonnes de CO2/an/habitant en 2030 et moins de 1.3 tonne de CO2/an/habitant en 2050. Un beau challenge quand on sait que :

  • un aller-retour Paris New-York émet près de 2 tonnes de CO2 par passager,
  • l'utilisation moyenne de la voiture d'un français (12200km/an) émet 2.7 tonnes de CO2/an
  • la consommation moyenne de viande rouge d'un français (57kg) est responsable de plus de 0.7 tonnes de CO2/an.


C'est quoi un gaz à effet de serre (GES) ?

C'est un gaz présent dans l'air qui retient une partie de la chaleur provenant des rayons du soleil. Les gaz à effet de serre (GES) sont naturellement présents dans notre atmosphère et rendent la vie sur terre possible. Sans eux, la température sur terre serait d'environ -20°c.

Il y a 5 gaz à effet de serre présents naturellement :

  1. La vapeur d'eau (H2O), à l'origine de prés de 60% de l'effet de serre total (1). Elle provient principalement de l'évaporation de l'eau présente sur terre sous l'effet du soleil et de la chaleur.
  2. Le dioxyde de carbone (CO2), à l'origine de prés de 25% de l'effet de serre total (1). Il provient principalement du catabolisme des plantes, de la combustion des énergies fossiles, de la déforestation et de processus industriels (production de ciment et de chaux, pétrochimie, sidérurgie).
  3. Le méthane (CH4). Il est près de 30x plus polluant que le CO2 et est rejeté au 2/3 par l'activité humaine (2). Il provient principalement de l'agriculture, des déchets et de la combustion des énergies fossiles.
  4. Le protoxyde d'azote (N2O). Il est près de 300x plus polluant que le CO2. Il provient essentiellement de la transformation des produits azotés (engrais, fumier, lisier, résidus de récolte) épandus sur les terres agricoles.
  5. L'ozone troposphérique (O3). Sa concentration reste mineure mais est très dangereuse pour la santé (pics d'ozone). Il provient essentiellement de la combustion des énergies fossiles, des feux de forêts et de l'industrie.


Enfin, il y a les halocarbures. Des gaz fluorés qui proviennent uniquement de l'activité industrielle et utilisés pour la réfrigération, la climatisation, les procédés industriels ou la production de composants électroniques. Ils sont une pure création de l'homme et ont des pouvoirs de réchauffement entre 1000 et 3000x supérieur à celui du CO2.


Quelle est l'évolution de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère ?

Les données montrent une augmentation significative des différents gaz à effet de serre à partir de 1750, début de la révolution industrielle en Europe et aux Etats-Unis.

Ces gaz sont clairement issus de l'activité humaine et ont une trajectoire exponentielle effrayante. Bien évidemment, plus leur concentration augmente et plus la chaleur des rayons du soleil est emprisonnée dans l'atmosphère terrestre ce qui entraine mécaniquement une augmentation des températures sur terre.


Quels sont les conséquences des gaz à effet de serre ?

La conséquence directe de cette augmentation des gaz à effet de serre est le réchauffement climatique et la température sur Terre à déjà augmenté de +1.1°c entre 1850 et 2020 sous l'effet de l'activité humaine.

Les conséquences indirectes de l'augmentation des températures sont très graves :

  • La montée des eaux, qui menace entre 500 millions et 1 milliard de personnes dans le monde. Les experts du Giec prévoient des hausses de plusieurs centimètres par an au 22é siècle ce qui devrait provoquer l’inondation de certaines zones côtières (notamment les deltas en Afrique et en Asie) mais aussi la disparition de pays insulaires entiers (Maldives, Tuvalu).
  • Les sécheresses, avec d'importantes conséquences sur la disponibilité des ressources en eau potable, une augmentation des incendies de forêts, des difficultés à cultiver les sols...
  • Les phénomènes climatiques extrêmes, comme des pluies diluviennes, des cyclones... Les dommages causés par les inondations pourraient être multipliés par 100, voire par 1000 d'ici 2100.
  • Le réchauffement des océans et l'acidification des eaux.
  • La disparition d'espèces animales et végétale, sur terre et dans les mers (20 à 30 % des espèces animales et végétales).
  • La recrudescence de famines, en raison d'une difficulté grandissante à produire suffisamment de nourriture.
  • Le développement de certaines maladies, véhiculées par les moustiques (malaria) ou générées par une mauvaise nutrition.
  • Le déplacement de populations, pour fuir des conditions climatiques extrêmes ou des famines.


Tous ces phénomènes sont déjà une réalité et ne peuvent malheureusement que s'accélérer dans le temps :

  • Le niveau des océans a déjà monté de +9cm sur la période 1993-2019
  • En 2022, une personne sur deux dans le monde subit déjà des pénuries d’eau liées au dérèglement climatique
  • En 2022, 50% des espèces vivantes étudiées sont déjà en train de migrer pour fuir les impacts du changement climatique
  • Le risque est élevé de voir une partie de l'Amazonie se transformer en savane si le réchauffement climatique excède +1.5°C
  • Au cours de la dernière décennie, il y a eu 15 fois plus de morts à cause des inondations, de la sécheresse et des tempêtes dans les pays les plus vulnérables que dans les autres pays
  • Depuis 2008, on compte déjà 20 millions de déplacés climatiques internes (à l’intérieur de leur propre pays)


Si rien n'est fait, la température moyenne sur Terre devrait encore augmenter d'environ +3.2°c d'ici 2050 et +4.4°c d'ici 2100, ce qui serait une véritable catastrophe.


Quel est le niveau actuel de nos émissions ?

La quantité des émissions de gaz à effet de serre liées à l'activité humaine est estimée à 55 milliards de tonnes de CO2 par an. Le CO2 représente 75% des GES issus de l'activité humaine, 17% pour le méthane et 6% pour le protoxyde d'azote (1).

Au niveau mondial, en moyenne, cela représente 5 tonnes de CO2 par an et par habitant avec des situations et évolutions différentes selon les pays.



D'où proviennent nos gaz à effet de serre ?

Au niveau géographique, plus de 50% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont générées par 3 pays : la Chine, les Etats-Unis et l'Inde. L'Europe ne représente que 12% du total et la France moins de 1% (en 2018).

Au niveau sectoriel, les 3/4 des émissions mondiales de gaz à effet de serre provient de la combustion d'énergies fossiles pour créer de l'énergie. Cette proportion est donc très liée au mix énergétique de chaque pays et est donc beaucoup plus faible en France qui utilise le nucléaire comme source principale d'énergie. L'industrie, les bâtiments, l'agriculture et les transports représentent à eux seuls les 3/4 des émissions de GES.


Sources :

(1) Jancovici, quels sont les gaz à effet de serre ?

(2) Global Carbon Project

(3) Agence parisienne du climat

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