Manger des produits locaux

Ça veut dire quoi consommer local ?

Il n'y a pas de définition exacte. Tout dépend de son niveau d'exigence :

• Une première définition serait de considérer le territoire national. C'est un bon premier réflexe qui élimine déjà une grosse partie des aliments disponibles sur nos étals (fruits & légumes d'Espagne et Maroc par exemple).
• Une deuxième définition serait de considérer un rayon maximal de 200km entre le lieu de production et de consommation. L'équivalent d'une consommation régionale.
• Une troisième définition ferait la différence en fonction du produit : 50km pour les produits bruts (fruits & légumes) et 100km pour les produits transformés (farine, beurre...). L'équivalent d'une consommation départementale.

Il est bien évidemment difficile de consommer uniquement des produits de son département, surtout pour les citadins. Il est alors intéressant de voir si l'on peut trouver ces produits au niveau de la région et sinon au niveau du territoire (préférence nationale). Pour les produits non-originaire de France, leur consommation peut être remise en cause !

Quels produits locaux peut-on trouver ?

Peu importe où l'on habite en France métropolitaine, une grosse partie des produits que nous consommons au quotidien peuvent être trouvés localement : fruits & légumes de saison, viandes, produits laitiers, pain... Depuis quelques années, on trouve aussi de plus en plus de produits d'épicerie avec le (re)développement de petites marques locales comme les bières avec l'ouverture de nombreuses petites brasseries partout sur le territoire. C'est même devenu un phénomène de mode !

Manger local, c'est aussi apprendre à découvrir et apprécier les produits de la région à leur juste valeur. On ne va pas manger la même chose en Bretagne que dans le pays basque. Notre territoire dispose d'une richesse et diversité culinaire incroyable. Il faut en profiter plutôt que de manger des produits venant d'ailleurs !

Où acheter ses produits locaux ?

Manger local rentre progressivement dans les habitudes de certains français et les réseaux de distribution d'organisent en conséquence. Il n'est plus compliqué de trouver des produits locaux autour de chez vous :

• Les supermarchés : la plupart proposent désormais une offre de fruits et légumes de producteurs locaux et des rayons d'épicerie spécifiques avec les produits du coin. Attention à bien lire l'étiquette pour vous en assurer. Certains industriels sont très fort en marketing.
• Les magasins bio : ils disposent de cahiers des charges spécifiques maximisant le sourcing de produits locaux. Vous y trouverez forcément votre bonheur.
• Les marchés : la plupart des stands proposeront des produits pas locaux du tout et provenant de grossistes. En cherchant bien, vous devrez cependant trouver des étals de producteurs du coin qui viennent vendre leurs produits. Vous les reconnaitrez facilement avec un étal proposant une offre beaucoup plus limitée que les autres (produits de saison oblige !)
• Les magasins spécialisés locaux : cet engouement du local entraîne l'ouverture de magasins spécialisés dans les produits locaux
• Les points de vente collectifs : aussi appelés AMAP, ils sont le relai de distribution d'une coopérative de producteurs locaux. Ils organisent généralement des ventes hebdomadaires sur précommandes.
• La vente et cueillette à la ferme : en province et même à Paris, vous trouverez facilement des fermes à quelques kilomètres de chez vous qui vendent directement leurs produits aux consommateurs. C'est une super sortie du weekend à faire en famille avec les enfants pour prendre l'air. En plus de faire vos courses pour la semaine, vous leur faites ramasser des fruits & légumes dans les champs et nourrir les animaux. Il ne peut y avoir meilleure journée pour eux !
• La livraison de panier à domicile : il vous suffit de taper "livraison panier produits locaux" sur google pour trouver une multitude d'entreprise vous proposant de vous livrer à domicile chaque semaine un panier de fruits & légumes locaux de saisons.

Améliorer la rémunération des producteurs avec les circuits de proximité

Un circuit court s'attache à réduire le nombre d'intermédiaires comme acheter ses pommes au petit producteur du village à côté mais aussi acheter son caviar directement au producteur à Moscou.

Un circuit de proximité intègre la notion de géographie à celle de circuit court. On limite donc le nombre d'intermédiaires entre le consommateur et les producteurs autour de chez soi. Cela ne comprend donc plus le caviar russe acheminé par avion de l'exemple ci-dessus ! On entend beaucoup parler de circuits cours mais Il est beaucoup plus important de favoriser au maximum le développement des circuits de proximité ! Ils permettent de réduire considérablement les coûts de transport, et de réduire le nombre d'intermédiaires pour la distribution. Cela permet alors une meilleure marge/rémunération des producteurs tout en garantissant un prix de vente raisonnable et maitrisé. C'est d'autant plus vrai que la crise actuelle renchérit considérablement les coûts de logistique et de transport.

Augmenter sa consommation de fruits & légumes de saison

Une consommation locale aura l'avantage d'augmenter mécaniquement sa consommation de fruits & légumes de saison. Il convient alors de bien faire attention aux étiquettes pour être certains que certains produits ne soient pas cultivés sous serres chauffées. Pour rappel, des tomates cultivées sous serres chauffées émettent 6x plus de CO2 que des tomates locales de saison !

Soutenir l'économie et l'agriculture locale

Un des impact les plus importants de la consommation locale est de dynamiser l'économie et l'agriculture de sa ville, de son département, de sa région, de son pays. Cela crée de l'emploi local, donne envie aux agriculteurs de produire mieux, génère de la vie et une identité à des villages oubliés. Une véritable cohésion locale. L'impact économico-social de la consommation locale est primordial et peut être un facteur de motivation à lui seul pour les consommateurs.

Réduire son empreinte carbone en limitant les transports de marchandises

La différence en termes d'émission de CO2 d'une consommation départementale par rapport à une consommation régionale ou nationale est relativement faible. En revanche, la différence est considérable pour les produits importés de très loin (surtout par avion). A titre d'exemple, les haricots venus par avion passent de 0,75 à 23 kg de CO2/kg (30x fois plus d’émissions) (1) alors que les pommes normandes émettent l'équivalent de 0.23 kg de CO2/kg pour aller du Havre à Paris en camion. Une consommation responsable impose donc surtout de limiter sa consommation de produits importés afin de préférer les produits nationaux.